Velovelo
Português Nederlands 日本語 中文
Español English slovenčina čeština
русский italiano polski norsk
français Deutsch عربي svenska
 
 page précédente
 Envoyer à un ami
 Pour imprimer
 ---> Interview : les derniers tours de Christophe Moreau

Au cours d’un stage de 10 jours dans le Vercors, le natif de Vervins en Thiérache (38 ans) exprime de façon calme et apaisée ses sentiments à trois semaines de son dernier Tour de France.

Que faites-vous dans le Vercors ?

« En vue du Tour, ici depuis Autrans, nous effectuons des sorties de 5 à 6 heures avec deux journées spécifiques pour le chrono avec les vélos plongeants. Un peu à l’image de l’étape du Tour de France 2004 qui arrivait à la Côte 2000 au-dessus de Villard-de-Lans on part dans le sud du massif. Il y a pas mal de tours et de détours. C’est pas du gros col, type haute montagne à 2 000 ou 2 500 m. Mais t’es en prise, c’est la répétition. Le revêtement n’est pas celui des grandes stations alpines. C’est rugueux, ça fait du mal. On est toujours entre 1 000 et 1 500 m. C’est une altitude intéressante pour bosser. On n’ira pas reconnaître de grands cols du Tour à proximité. On est sur un site très nature, très différent de ce que l’on fait d’habitude. Autrefois on faisait des choses itinérantes ou alors carrément au cœur des grands cols. C’est une autre stratégie cette année. Mais finalement cela nous fait du bien, on est au vert. On a beaucoup travaillé avant. On fait de bonnes sorties. On n’a pas trop de repères ici. On découvre un peu ce secteur avec l’aide de Sylvain Calzati qui connaît très bien la région. Moi je me souviens plus du Vercors sud. »

Ici dans le Vercors vous n’êtes pas gêné par la circulation automobile ?

« Il faut l’avouer c’est un coin tranquille. On est dans une période creuse. On est très vite isolé vraiment tranquille dans des endroits très sauvages et vraiment magnifiques. En plus on a le beau temps. C’est vrai que le Vercors gagne à plus de reconnaissance. »

Quel est l’objectif pour le Tour de France ?

« Il est clair qu’aujourd’hui je m’achemine sur ma fin de carrière. Ma 15e année et mon 14e et dernier Tour. Forcément je pense à faire un bon tour pour fêter ça à Paris le 26 juillet. On ne pense plus au classement général à 38 ans. Allez un coup d’éclat, une belle et grande journée avec le panache et la manière, et puis avec l’émotion. C’est ce que l’année dernière je n’ai pas trouvé alors que 2007 avait été une grande année. Une belle journée sur ces trois semaines, je n’ai pas besoin d’en faire dix. Ce serait chouette sur un terrain de moyenne montagne, comme les Vosges, la Suisse, les Alpes ou les Pyrénées. Je n’ai pas calculé, je n’ai pas une étape dans la tête. Il y a plein de belles étapes notamment dans la partie Est. Forcément ce ne sera pas une étape de plaine. Autant garder mes cartouches sur un terrain qui correspond à mes qualités. »

Quelles sont les forces de l’équipe ?

« Il y a l’incontournable Romain Feuillu, Nicolas Vogondy qui a l’expérience du Tour, Il y des jeunes qui vont renter comme Max Bouet, un peu une révélation. Il y a beaucoup de coureurs qui méritent la sélection, qui sont bons grimpeurs et qui sont des baroudeurs. Beaucoup de gens chez nous ont entre 25 et 28 ans et commencent à s’aguerrir, mais ils n’ont pas l’expérience du Tour. »

Comment expliquer les bons résultats d’Agritubel ?

« Il y a d’abord eu un très bon recrutement de la part d’Emmanuel Hubert, Denis Leproux, Frédéric Mainguenaud. Il y a un très bon groupe. Ils ont sur faire monter la sauce avec les plus jeunes. J’ai beaucoup donné naturellement de mon expérience et de ma vision. Je pense qu’il y a un excellent potentiel avec que des bons coureurs. Après quand tu as le couteau entre les dents et que tu veux bien faire le travail dur, bien managé, avec une bonne ambiance... L’émulation est là parce que l’on est vraiment des copains aussi en dehors du vélo. Ce qui n’est pas toujours le cas dans toutes les équipes, avec des effectifs plus nombreux. Tout se passe bien et les résultats le démontrent. C’est pour cela que c’est dur d’entendre parler d’arrêt, alors que l’équipe est à son apogée. »

Quel est l’avenir de l’équipe ?

« Comme tout le monde le sait, le 31 décembre, cela s’arrête. A la mi-juillet si rien ne se présente cela sera compliqué. Les sollicitations sont là. Pour l’avenir de tous, cela n’est pas évident. C’est pour cela que tout le monde a à cœur de faire le Tour pour se montrer sous les feux de la rampe. On peut toujours faire une bonne fin de saison, mais le Tour reste un formidable tremplin. »

La reconversion, on y pense ?

« Aujourd’hui je n’ai pas d’idée arrêtée. Dans un premier temps j’aimerai rester au contact du vélo notamment dans les médias. Faire un peu de télé ou de la radio me plairait. Consultant pour ne pas couper le cordon. Pas un travail à plein temps, mais qui me laisserait dans le bain. Car je n’ai pas mon brevet d’état et je ne me vois pas directeur sportif. Conduire une voiture ne me fait absolument pas fantasmer. Dans une équipe éventuellement apporter quelque chose au niveau de la communication, mais pas manager. Il faut poser les valises et voir ce que l’on peut faire. Des projets hors vélo, j’en ai aussi. Mais aujourd’hui rien n’est arrêté, c’est difficile de gérer l’après-carrière quand tu es encore sur le vélo. C’est assez prenant. Il fort probable que je breake un peu au niveau de la pratique du vélo pour souffler. Dans un premier temps je vais me rabattre sur les sports d’hiver. Notamment le ski de fond que j’adore. Je suis un dingue de la montagne. Prendre des cours de ski de descente pour avoir plus de sensations en carving, faire un trek à pied vers le Mont Blanc, pratiquer le ski de fond en famille dans de beaux sites... voilà quelques idées. Je vais aussi passer mon permis de chasse. Par la suite je referais sûrement un peu de vélo et de sport. Mais ce sera moins dans la douleur et plus dans la balade, sans l’appréhension de se blesser. Je ne me vois pas faire des ironman, d’ailleurs je ne suis pas un excellent nageur. A 38 ans on n’est pas en retraite, on peut encore faire plein de choses. »

Un pronostic pour le Tour de France ?

« Honnêtement, je ne vois pas Armstrong gagner le Tour. Il a encore un très bon coup de pédale. Malgré un super Giro, à 38 ans après trois ans d’arrêt, il n’a peut être plus la force d’avant. Sinon il faut citer Contador, Evans, Valverde, Menchov... Je veux croire à la nouvelle génération du vélo qui arrive. Comme je suis chauvin et que je l’aime bien, ce serait bien si Maxime Bouet pouvait nous remettre dans la lignée des Virenque, Jalabert et Moreau pour le classement général. Car on a de bons gars pour faire des coups d’éclat sur une étape, mais sur trois semaines c’est plus dur. »


 Retrouvez les images de l’équipe Agritubel dans le Vercors


Le palmarès de Christophe Moreau

 Né le 12 avril 1971
 Stagiaire chez Chazal
 6 ans chez Festina
 3 ans chez Crédit Agricole
 2 ans chez AG2R
 2 ans chez Agritubel
 Une quarantaine de victoires
 15e année chez les Pros
 Champion de France
 2 Dauphiné Libéré
 Quatre Jours de Dunkerque
 Critérium International
 Tour du Poitou-Charentes
 Trophée des Grimpeurs
 Maillot jaune du Tour 2001 au prologue
 4e du Tour en 2000
 7e du Tour en 2006
 8e du Tour en 2003
 11e du Tour en 2005
 12e du Tour en 2004
 Médaille d’argent aux mondiaux (100 km contre-la-montre par équipes)
 ...

Haut 









Haut  
 Espace privé   Droits d’auteur-Copyright: Cliquez ici pour lire !