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 ---> Un joli périple cycliste en Roumanie

Périple cycliste en Roumanie

Bucarest-Brasov : 2 736 km, du 20 juillet au 24 août 2005

Dominique Ploux cyclotouriste licencié au Levallois Sporting Club (Hauts-de-Seine) arpente depuis nombreuses années les contrées européennes. Cette fois-ci, il vous fait partager sa découverte de l’univers roumain

Roumanie, terre de contrastes : reliefs, paysages, climatologie, histoire, population, infrastructures, cultures, religions. Tout est multiple, diversifié et contrasté. Le vélo va tenter pendant trois semaines, plus les jours de pause, de débrouiller cet écheveau et d’en découvrir, au-delà des difficultés passagères, les splendeurs.

La préparation du voyage

Principaux supports : le guide Hachette pour la description touristique, le guide du routard pour les gîtes de toutes les formules, les belles brochures de l’Office du tourisme roumain (en excellent français), la carte IGN au 1:750 000 (très précise et lisible grâce aux photocopies agrandies à 125 %). Seules les auberges de jeunesse ont été réservées par courriel. Le vélo de course a l’équipement des grands raids : porte-bagage avec deux sacoches, sacoche avant avec porte-carte. Avec les bagages, pas plus de 10 kg et avec le vélo, moins de 25 kg, soit moins que la franchise avion.

L’état des infrastructures routières

Les routes sont dans un bon état sur la presque totalité du circuit. Nombreux tronçons en rénovation, ou en cours de réfection après les inondations. Parfois une seule file, suite aux effondrements de la moitié de la route. Parfois aux abords et dans certaines villes : plaques de ciment disjointes, absence des plaques d’égout. Beaucoup de petites routes sont traversées par des rails de wagons de marchandises, ultra-dangereuses : en biais et écartement larges. Il faut passer à pied. Souvent aussi des nids de poule. Il vaut mieux regarder devant la roue que lever la tête vers les beaux paysages. Quelques éboulis de roches. Mais pas de route coupée. Pas d’autoroutes. Sur certaines sections, trafic intense de poids lourds et de voitures de tourisme, en particulier de l’ouest vers l’est, de l’Europe centrale vers la Mer Noire. Les automobilistes roumains sont souvent dangereux. Autre inconvénient, mineur mais énervant : ils klaxonnent en doublant. Partout les charrettes lourdement chargées sur les grandes routes ou dans le pays profond. A tel point que l’absence du bruit des sabots de chevaux sur le macadam devient anormal.

Le déroulement d’une journée

Départ de plus en plus tôt. Avant 8 heures. Il y a en réalité non une heure mais deux heures de décalage horaire, en raison du découpage politique des fuseaux horaires. Souvent, petit déjeuner copieux, typique de l’Europe centrale : charcuterie, fromages, pains de toutes sortes. Avant midi, pique-nique avec les victuailles achetées dans les " magasin mixt ", à la fois alimentation et droguerie. Arrivée dans les villes ou villages étapes du soir avant 17 heures. Hospitalité roumaine exceptionnelle : en demandant un hôtel, deux familles offrent le gîte chez elles. A Pitesti (une nuit) ; chez Sorin et à Timisoara (deux nuits) ; chez Ovidiu. Trois autres nuits dans les Monastères de Horezu, Tismina et Orsova. Autres formules : les " pensiune ", les B&B, les auberges de jeunesse (Cluj-Napoca, Suceava et Bucarest), les petits hôtels. Difficulté de s’habituer aux deux monnaies qui cohabitent : l’ancien Leu (1 euro égal à 35000 lei) et le nouveau Leu (1 euro égal à 3,5 lei). Budget journalier réel : 27 euros, plus 410 euros pour l’avion A/R Paris-Bucarest.

Les incidents

Pas de vélo à l’aéroport de Bucarest. Oublié lors du transfert à Prague. Il est apporté le lendemain à domicile. Une semaine après le départ, tentative d’agression sur la route du Danube. Ayant du mettre pied à terre pour quelques mètres de caillasse, un jeune tente d’arracher le sac du porte-bagage. Un coup de pédale vigoureux lui fait lâcher prise. S’il avait réussi, adieu voyage et peut-être aussi le vélo et tout avec. L’appareil photo s’envole près de l’entrée du monastère de Voronet. Douze photos sont aussi perdues. Un nouvel appareil est acheté à Suceava, avec l’aide de Liliana. A Brasov, roue libre dévissée et plus de dérailleur arrière. Le train permet d’aller à Bucarest en sautant les 2 dernières étapes . Le dérailleur est réparé grâce à l’amabilité de Dan, un membre de l’équipe cycliste du Dinamo. Tentative de pickpocket dans la vieille ville de Bucarest, la veille du départ. La sacoche du Levallois-Honfleur avec passeport et billet d’avion, au lieu d’être accrochée au cou, est dans la poche du short. En moins de deux, un gamin a bien failli la prendre. À part cela, pas de crevaison, ni d’ennuis physiques.

De la plaine à la montagne, de la montagne à la plaine

La plus grande partie du circuit traverse dans tous les sens la Transylvanie, le pays des Siebengebirge en allemand, c’est-à-dire le pays des sept montagnes. En fait les Alpes qui depuis la France n’en finissent pas de s’apaiser aux abords du delta du Danube. Celui-ci est évité : trop loin, trop plat et trop de touristes. Quelques routes de plaine, celles de l’Europe centrale, dures avec le vent d’est contre et dans l’extrême chaleur : avant et après Timisoara (sans plus de 40°) et avant Brasov et la plus belle route de vallée : le long du Danube à travers les " Portes de Fer ". Partout ailleurs, les cols succèdent aux vallées. Souvent à moins de 1400 m, mais de vrais dénivelés : les montagnes russes. D’un extrême à l’autre : le froid dans la descente pluvieuse du col de Prislop. Une demi-heure pour se réchauffer dans un relais de randonneurs avec café et gâteaux. La route qui longe d’en haut et d’en bas le barrage de Izvorul. est l’une des plus dures.

D’une ville à l’autre, d’un monastère à l’autre

Sites romains, villages et villes marqués par la présence hongroise, allemande ou saxonne, autrichienne, polonaise, face à l’empire ottoman. Au milieu de toutes ces confluences survivent et vivent à ce jour presque intacts les innombrables monastères orthodoxes. Les étapes de chaque jour permettent d’en découvrir les multiples merveilles depuis Bucarest, avec visite de deux jours avant le grand départ.
 Pitesti (119 km)
 Horezu (132 km)
 Tismana (133 km)
 Orsova (133 km)
 Pojejena (120 km)
 Gataia (149 km)
 Timisoara (55 km et un jour sur place)
 Hateg (195 km)
 Alba-Iulia (118 km)
 Albac (141 km)
 Cluj-Napoca (139 km et un jour sur place)
 Baia-Sprie (168 km)
 Apinta (143 km)
 Borsa (122 km)
 Suceava (91 km)
 Sucevita (158 km)
 Bicaz (178 km)
 Ordhoreiu (148 km)
 Sighisoara (50 km)
 Brasov (122 km)

Au total 2 736 km, au lieu des 2 321 km prévus. Résultat des tours et détours décidés au fil de la route, au gré de l’inspiration touristique. Et pour finir, après le plaisir des yeux, le plaisir de l’oreille : le Festival Choral International de Brasov. Une semaine avec 1 600 choristes. Avec visite des lieux mythiques : les châteaux de Bran (attribué à tort à Dracula) et de Peles. Et revisite de Bucarest de trois jours avant de retrouver Paris par la voie aérienne.


Texte et photos : Dominique Ploux


Une exposition présente ses plus belles photos de Roumanie jusqu’au 31 janvier 2006 en région Parisienne au Kremlin-Bicètre (Val-de-Marne). Plus d’infos ici : La Roumanie à Vélo


Pour en savoir plus : Office National du Tourisme Roumain. 7, rue Gaillon 75002 Paris. Tél. : 01 40 20 99 33. Fax. : 01 40 20 99 43. Roumanie

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