Velovelo
Português Nederlands 日本語 中文
Español English slovenčina čeština
русский italiano polski norsk
français Deutsch عربي svenska
 
 page précédente
 Envoyer à un ami
 Pour imprimer
 ---> Etape 11 : Dimanche 6 Novembre : Sapone -> Ouagadougou : 136 km

.......... Etape 11 : Dimanche 6 Novembre : Sapone -> Ouagadougou : 136 km ..........

Voir ici —> Le Classement Final complet du 19ème Tour du Faso 2005

Mission accomplie ... Jérémie Ouedraogo et ses troupes ont conservé entre les mains burkinabè le maillot jaune du Tour national, ramené au pays l’année dernière par Abdul Wahab Sawadogo. Egalement vainqueur du maillot vert, Ouedraogo devance son capitaine Saïdou Rouamba de 11 secondes, sans qu’il y ait eu la moindre poursuite entre les deux hommes. L’enjeu de cette dernière étape de prestige résidait dans le marquage à la culotte de Karel Pattyn, toujours en embuscade, précisément à 22’’ du leader. En revanche, un autre Belge, Christof Marien, a bénéficié d’un bon de sortie et a pu remporter un sprint final disputé avec Sadrac Teguimaha (CAM), son compagnon d’échappée dans les rues de Ouaga.

Une sélection précoce ... Les données du problème sont simples : avec 22’’ de retard sur le maillot jaune, Karel Pattyn, le seul rival encore menaçant, est l’ennemi public numéro 1 le temps de cette dernière étape. Le moindre centimètre de gagné entraînerait des représailles collectives immédiates de tout ce qu’il reste de burkinabè dans le peloton. 4 km après le départ de l’étape, la course démarre déjà sur un rythme élevé. Ceux qui ont encore un rôle à jouer se donnent du mal. Ceux qui ont les jambes usées par les 1289 premiers kilomètres de course laissent filer. Ils se contenteront, et c’est déjà beaucoup, de finir le Tour. C’est donc un groupe de 23 coureurs qui se dégage en tête, avec 50’’ d’avance sur le peloton au km 16.

Deux hommes s’échappent ... A l’entrée dans la capitale, alors que quelques courageux ont changé d’avis et sont partis à la chasse au groupe de tête, l’élite a 1’15’’ d’avance sur le gros du peloton. Mais peu avant l’entrée dans le circuit final, le maillot rose Marien et le Camerounais Teguimaha, momentanément rejoints par Olivier Keita (SEN), faussent compagnie au peloton maillot jaune où toute la vigilance est retenue par le cas de Karel Pattyn.

Troisième victoire belge ... Pendant les douze tours de manège, les deux attaquants maintiennent un avantage constant entre 40’’ et une minute, sans que leurs poursuivants ne décident réellement de leur mener la vie dure. A deux tours, soit 9 kilomètres de la fin, leur avantage est toujours de 40’’, alors que le reste du peloton pointe lui à près de cinq minutes. A la cloche, les 30’’ annoncent un avenir brillant à leur entreprise. Quelques minutes plus tard, Marien se montre le plus puisant en attaquant dans la dernière ligne droite. Il offre la troisième victoire d’étape à l’équipe belge.

........................................ Classement de la dernière Etape ........................................

Class... Doss... Nom Prénom... Equipe ...... Nation ...... Ecart ...
1 033 MARIEN Christof GBM BEL 00’ 00"
2 046 TEGUIMAHA Sadrac CMR CMR 00’ 01"
3 096 WOLF Jean-Noël ALS FRA 00’ 06"
4 186 SILVA Igor Alberto ANG ANG 00’ 11"
5 095 SCHNELL Mickaël ALS FRA 00’ 11"
6 114 GUELAT Dominique VCF SUI 00’ 11"
7 094 KAUFFMANN Michel ALS FRA 00’ 11"
8 003 OUEDRAOGO R. Jérémie CAS BUR 00’ 11"
9 021 ROUAMBA Saïdou GRF BUR 00’ 11"
10 011 KEITA Olivier SEN SEN 00’ 11"
11 045 TEKOU FOKOU Damien CMR CMR 00’ 11"
12 063 LOKOSSOUE Kouame COI COI 00’ 11"
13 066 OUEDRAOGO Hamed COI COI 00’ 11"
14 093 CAVALIER Loïc ALS FRA 00’ 11"
15 001 SAWADOGO Abdoul Wahab CAS BUR 00’ 11"

.................................................. Classement Général ..................................................

Photo : Ahmed OUOBA YEMPABOU - Ouagadougou - Burkina-Faso
Class... Doss... Nom Prénom... Equipe ...... Nation ...... Ecart ...
1 003 OUEDRAOGO R. Jérémie CAS BUR 00’ 00"
2 021 ROUAMBA Saïdou GRF BUR 00’ 11"
3 034 PATTYN Karel GBM BEL 00’ 26"
4 005 SAWADOGO Mahamadi CAS BUR 02’ 32"
5 001 SAWADOGO Abdoul Wahab CAS BUR 03’ 34"
6 186 SILVA Igor Alberto ANG ANG 03’ 52"
7 012 THIAM Malick SEN SEN 03’ 58"
8 042 SANDA Joseph CMR CMR 04’ 37"
9 096 WOLF Jean-Noël ALS FRA 04’ 38"
10 033 MARIEN Christof GBM BEL 05’ 56"
11 044 TEGA Martinien CMR CMR 06’ 38"
12 106 SAWADOGO Gueswende SOF BUR 09’ 25"
13 093 CAVALIER Loïc ALS FRA 09’ 42"
14 024 TALL Saïdou GRF BUR 10’ 34"
15 094 KAUFFMANN Michel ALS FRA 10’ 57"

Voir ici —> Le Classement Final complet du 19ème Tour du Faso 2005

............................... Cyclisme à l’africaine, cyclisme à l’ancienne ...............................

Jérémie Ouedraogo a le triomphe modeste. Devant le palais présidentiel de Ouaga, il vient d’accomplir un rêve d’enfant, remporter le plus grand tour cycliste d’Afrique. Porté par ses supporters, dont certains, par tradition, lui remettent symboliquement de l’argent en témoignage de leur joie, il offre un sourire à peine plus large que les jours précédents. A la descente des épaules, ses premiers mots vont, comme à chaque fin d’étape, à l’ensemble de ses coéquipiers, « qui ont accompli un travail formidable pour m’aider à conserver le maillot jaune. Sans eux je ne suis rien, pendant les étapes difficiles ils ont maintenu un train d’enfer en tête de course pour empêcher les attaques. Je leur dois tout cela ». Le discours, un peu timide, peut sembler convenu. Il n’en est rien.

Le déroulement de la course tout au long des 11 étapes n’a cessé de mettre en exergue cette évidence. Au sein de l’équipe burkinabè, la défense de la cause nationale est une priorité ancrée dans tous les esprits. Pendant les premières étapes, l’armada a fait bloc contre la menace camerounaise. Et à Kaya, où Ouedraogo s’impose, les trois leaders du classement général sont dans la même seconde, départagés à l’addition des places dans toutes les étapes courues. Jérémie s’excuse presque d’enlever le maillot jaune. La scène rappelle vaguement le Tour 1952, où Andrea Carea avait fini en larmes, de honte d’avoir conquis, ne serait-ce qu’un jour, la tunique promise à Coppi, l’aîné.

L’état d’esprit des cyclistes burkinabè n’est peut-être pas éloigné de celui des Italiens au milieu du 20ème siècle. Ici, le dépositaire officiel en est Saïdou Rouamba. Capitaine des Etalons. C’est lui qui talonne Jérémie à Kaya. C’est lui qui décide que désormais (bien qu’il soit dans la même seconde !), l’équipe entière se sacrifiera pour défendre le maillot de Jérémie : « il se serait comporté de la même manière si la situation avait été inverse », explique naturellement le capitaine, « l’ancien », comme tous ses coéquipiers l’appellent.

C’est bien dans son passé que Saïdou s’est imprégné de cette culture cycliste qui pourrait servir d’exemple. Au milieu des années 80, les champions s’appellent Tiega Tassambedo, Joseph Legouri ou Sana Ilboudo. Quand le jeune gamin de Kombissiri se met au vélo, guidé par son grand frère, c’est sur « la Route du Sohurou », l’ancêtre du Tour du Faso, que les balèzes en découdent. En 1990, avec seulement trois ans de pratique, le jeune Rouamba remporte le maillot vert. L’année suivante, il y ajoute le jaune. Sa progression est fulgurante, saluée par ses « grands frères » : « ils étaient ravis de voir que je représentais la relève, tout comme Jérémie et les autres essaieront de faire mieux que moi ». Tellement simple.

Jérémie, qui endosse le costume de relayeur, ne tarit pas d’éloges sur son capitaine : « c’était déjà mon idole quand j’ai commencé le vélo, c’est donc très particulier de me retrouver devant lui, il m’a tout appris. Il y a tellement de respect entre nous ». Gueswende Sawadogo, un des équipiers les plus dévoués, qui a avalé en tête le vent de face sans rechigner, partage son plaisir : « l’important c’était de conserver au Burkina le maillot jaune ». Et au-delà des rangs burkinabè, le constat est le même. On a beau interroger le rival camerounais, le son de cloche est identique : « Saïdou, je le connais depuis longtemps, tout le peloton le respecte. En début de Tour, il y a eu quelques problèmes entre ses coureurs et les nôtres (NDLR : des coude-à-coudes un peu houleux auraient dégénéré en coups de poings !). Je suis allé le voir et il réglé tout cela rapidement. Il a une mentalité que tous les coureurs admire. C’est un cyclisme à l’africaine, nous essayons de suivre son exemple », conclut Pascal Bouba.

Respect, c’est le mot qui revient le plus souvent à l’évocation du nom de Rouamba. Le pire c’est qu’il n’y a pas d’esbroufe dans ce langage. Saïdou Rouamba respire la sincérité. A l’arrivée, l’ancien termine à 11 secondes de Jérémie Ouedraogo, il est comblé. Le lendemain, il retournera travailler.

 Textes, Infos et Photos non créditées : Louis DOUCET - A.S.O. - sur l’épreuve au BURKINA.
 Nota : Les photos publiées ont été "retravaillées“ et ne peuvent être copiées.

 Clickez ici pour voir —> pour aller au Menu principal du Tour du Faso
 Voir —> La Galerie Photos de Claude Roig sur le Tour du Faso 98

Haut 









Haut  
 Espace privé   Droits d’auteur-Copyright: Cliquez ici pour lire !