C’est sous un temps très menaçant, mais avec un petit 25° matinal quand même !...nous sommes aux Antilles !..., que les quelque 200 participants se sont lancés à 7 h 20 dans l’aventure de cette 2e édition de la Belle Martinique arrosée copieusement durant la matinée par quelques sérieux grains. L’organisation a retenu la leçon de l’an dernier et des efforts patents ont été faits pour donner à cette épreuve tout son crédit de grande cyclosportive : ravitaillements, fléchage, assistance, accueil... Certes des améliorations sont encore à apporter et la 3e édition du 11 novembre 2005 devrait en témoigner. Le comité d’organisation y travaille déjà !

Les trois parcours empruntant les mêmes soixante premiers kilomètres, tout le peloton a donc subi le train rapide imposé d’entrée par les coursiers, surtout par les quelques élites locaux qui ont décidé d’en découdre dès le long faux plat montant qui mène à Sainte Luce. À ce moment-là, les compteurs frisaient les 45 km/h. La première ascension, celle du « Morne Courbaril » vit se séparer définitivement un groupe de tête d’une trentaine de concurrents, du reste du peloton qui s’égrenait à l’arrière.

Le parcours « Belle Doudoue » d’un kilométrage modeste (86) n’en offrait pas moins une série de difficultés, très rapprochées les unes des autres. Sur le final, les côtes de « Petit Paradis », « Lapalun » et celle de « morne Pitault » dernier juge de paix avant l’arrivée, bien connues des coureurs locaux, profitèrent peut-être au vainqueur Olivier RAGOT, l’un des meilleurs du cyclisme martiniquais. Mais on regrettera que, vu son niveau, il se soit limité à ce parcours, comme beaucoup d’autres coureurs d’ailleurs !

Le podium des Féminines autour de Guylène CULE, détentrice du Trophée

Un grand bravo à Guylène CULE qui l’emporte chez les Féminines toutes engagées sur ce parcours et qui en viendront à bout devant bien d’autres candidats.

Sur « Belle Créole » (109kms), la grosse artillerie des « élites nationaux » était présente et les ascensions sévères et répétées à partir de « Chopotte », contribuèrent à faire sauter les moins costauds notamment dans les montées de Bassignac, Gros Morne, Deux Terres, La Chapelle, Saint Joseph, Gondeau. Là aussi, leur présence sur le grand parcours eut été plus digne de leur rang !

La délégation de Guyane

Nicolas GARCERA, le sympathique jeunot du Team Casati, très à l’aise sur ce « Tour des Flandres version tropicale » l’emporte en solitaire, après avoir déposé tous ses adversaires, dont un excellent Frank EPHESTION, “un peu juste“ sur la fin par manque de préparation à cette époque de l’année.
Mickael LAURENT, récent vainqueur du Tour de Guyane, en figuration et sans dossard sur ce parcours, s’écartait bien sûr de tout classement.

Quant aux Forçats de « Belle Martinique » (168 km), c’est une overdose d’ascensions qui leur était promise tout au long de la côte atlantique avant d’atteindre le plat de résistance : la montée d’Ajoupa-Bouillon puis, à partir de Saint-Pierre, l’interminable retour par la côte caraïbe qui n’en finit pas de s’élever en longues pentes droites aux pourcentages souvent supérieurs à 8 %.

Laurent LEJEUNE 3ème ; Stephane CHEYLAN 1er ; Michel ROUX 2ème, entourés de Alfred Defontis, président du comité régional de cyclisme et de Paul HAMON l’homme orchestre de l’épreuve

Emmenés par Jean Michel HURTER, les cinq membres du Team Casati pourtant très habitués aux ascensions des prestigieux cols européens étaient unanimes à l’arrivée (ajoutez-y l’accent de Marseille !) : « là, c’est spécial, hé !...on n’imaginait pas ça aussi dur...mais c’est vraiment trop top d’organiser un truc comme ça !... ». Philippe LESAGE, malgré l’effort et la fatigue, s’enthousiasmait pour la beauté et les contrastes des paysages traversés...Michel ROUX et Stephane CHEYLAN tous deux grands spécialistes de la montagne reconnaissaient que « pour faire ce parcours, il faut vraiment en avoir sous la pédale ». Et ils en avaient les deux lascars, en s’envolant dans l’ascension de l’Ajoupa-Bouillon pour franchir ensemble la ligne d’arrivée après 5h30 d’efforts. Stephane CHEYLAN est classé vainqueur.

Laurent LEJEUNE, l’un des piliers de la sélection élite martiniquaise 2004, se relevant à peine d’une mononucléose, terminait 3e au courage après avoir longtemps tenue tête aux deux premiers.

Patrice BALLIOT, 8e, venu en solitaire, licencié à l’ESC MEAUX, termine fourbu mais heureux et c’est tout sourire qu’il confie : « la Belle Martinique ?...c’est magique !...tout est beau la course, le décor, les senteurs » et d’ajouter « sur ce parcours, on a besoin que de deux vitesses 30x30 et 54x11 !... ».

À l’issue de l’épreuve, un couscous géant permettait à chacun de se restaurer et de suivre la remise des prix aux différents vainqueurs.
L’an prochain, c’est « an Ti nain-la morue », pur produit local, qui rassasiera tout le monde à l’issue de la 3e édition ! Parole du Président DEFONTIS !...

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