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 ---> Millau Cycle Classic : Dans l’Enfer des Causses


 De notre envoyé spécial : Nicolas Moreau-Delacquis
 Photos : Inma Benvan et Nicolas Moreau-Delacquis

Du 11 au 13 mai, en parallèle de la 21ème édition de l’élection du vélo de l’année, le magazine Le Cycle organisait pour la première fois l’Euro Cycle Festival, soit 3 jours de festivités à Millau, au cœur de l’Aveyron. Sous un ardent soleil Michel Drucker, féru de vélo et parrain de la manifestation avait fait tout spécialement le déplacement pour inaugurer un attractif salon du vélo, installé dans la verdure du vaste parc de la Victoire. L’occasion de voir les dernières nouveautés des marques Annad, Assos, Campagnolo et son 12 vitesses, Cannondale, Canyon, Castelli, Corima, Cube, Daag, Duret, Giant, Girs, Gobik, Lapierre, Look, Mavic, Science In Sport, S1Neo, Wear Design …

Moyennant simplement un chèque de caution, il était possible d’essayer des vélos de course traditionnels, mais aussi des versions Vae et Gravel chez 12 fabricants avec plusieurs types de modèles. Moments rares et privilégiés de pouvoir comparer plusieurs machines haut de gamme, avec trois parcours de tests pour les vélos traditionnels (16,5 km), les Vae (5 km) et les Gravel (13,2 km). On pouvait également assister à des conférences pratiques sur l’entretien et la réparation de son vélo. Dossards et plaques de cintre avec puce intégrée sont rapidement délivrés avec quelques petits cadeaux, comme une paire de chaussettes jaunes Mavic, et surtout un joli maillot collector rouge et noir.

Sous des températures estivales, tandis que certains s’adonnaient à une rando Gravel d’une soixantaine de kilomètres au Massegros sur le Causse de Sauveterre, récompensée par une fouace aveyronnaise, 36 concurrents se défiaient deux jours durant sur le chrono du Pouncho Challenge. Une sérieuse ascension de 7,8 km à 6,9 %, avec des rampes à plus de 10 %, offrant des vues panoramiques sur Millau et son magistral viaduc à l’horizon, pour finir dans l’épaisse forêt domaniale des Grands Causses à 835 mètres d’altitude. Une montée déjà empruntée par le Tour de France 1987 et 1990 avec les victoires de Régis Clère et de Marino Lejaretta, ou le Paris-Nice 1996 avec le succès de Laurent Jalabert. C’était également le lieu d’arrivée de l’ancienne cyclosportive la Millau-Causse Noir qui s’est déroulée de 2002 à 2009. Alexandre Geniez (AG2R-La Mondiale) le champion professionnel local avait établi un temps de référence de 21’55’55’’’. Il est battu par le triathlète millavois Simon Dubocage en 21’28’’66’’’. À noter aussi la quatrième place du jeune Adrien Vidal (15 ans) en 23’55’’43’’’. Chez les femmes, victoire de Sylvia Fons en 28’56’’88’’’ devant Sabine Rames.


 Résultats du Pouncho challenge

Changement d’atmosphère dès le samedi soir avec une grosse perturbation qui s’abat sur la région du Parc naturel régional des Grands Causses. La grisaille et la pluie s’invitent dès le dimanche matin à Millau-Plage au pied du domaine de Saint-Estève, avec à peine 4 degrés. Ce qui a découragé bon nombre des 687 cyclosportifs inscrits de prendre le départ de la Cyclassic Ronde des Causses. À la suite des intempéries de la nuit, certains secteurs sont impraticables. Du coup, en supprimant l’avant-dernière difficulté, l’organisation a réduit le grand parcours de 150 km de 23 km, soit un cumul total de 2 700 m de dénivelé. Dès 8 heures on s’élance malgré tout dans la bagarre, en espérant secrètement que le ciel va se calmer. Quelques minutes plus tard les plaques vertes de la Cardabelle (88 km avec 1 700 m de dénivelé) démarrent à leur tour. Très optimistes, certains partent sans gants et jambes nues ! Au sein du peloton, on relève la présence de 6 Belges et de 5 Suisses, une proportion de 7 % de femmes et une moyenne d’âge générale de 47 ans. Les départements les plus représentés sont ceux de l’Aveyron, de l’Hérault, de la Haute-Garonne, du Gard, du Tarn.

Profitant de l’absence de circulation sur des routes privatisées, de petits groupes se forment assez rapidement d’une rive du Tarn à l’autre, en passant au pied de la forteresse médiévale de Peyrelade, pour rejoindre en une quinzaine de kilomètres le village de Boyne. On croise déjà ceux qui renoncent et font demi-tour, transis par le froid. L’écrémage se poursuit dans l’escalade de la longue côte du Buffarel (882 m) avec 9,3 km à 5,5 % comportant un passage à 8 %, visitée par le Tour de France en 2005. Le parcours effectue une incursion de plus d’une cinquantaine de kilomètres dans le département voisin de la Lozère pour arpenter le Causse Méjean. La température a considérablement chuté, et l’on aperçoit de nombreuses plaques de neige dans les prés. Au ravitaillement du hameau caussenard typique du Massegros, musique et boissons chaudes redonnent un peu d’ardeur et de motivation.

Par des virolets glissants la plongée dans les Gorges du Tarn est assez délicate. Malgré des équipements spéciaux, on grelotte avec cette température hivernale. Certains maitrisent difficilement leur trajectoire et font des tout droits, heureusement sans chute. Les doigts gourds, il faut arriver en bas sans casse et à petite vitesse. Prudent, on bat des records de lenteur. Quelques lambeaux de brouillard donnent une ambiance fantasmagorique au décor de rocailles et de corniches percées de tunnels, dans lequel la route se fraye un chemin vers le Parc national des Cévennes. Toujours en prise, cette transition est émaillée de petits faux-plats pour parvenir au pittoresque village de La Malène. Un antique pont et se dresse une étroite rampe, avec une spectaculaire série de 4 km de lacets à 8 %, avec un secteur à 12 % qui se hisse à 814 mètres.

Le Causse Méjean prend alors des allures de toundra sibérienne avec de la neige à perte de vue. À près de 1 000 mètres d’altitude, il faut s’employer pour rallier le ravitaillement de La Parade (987 m) dans le vent glacial avec des flocons qui fouettent le visage et des paquets de neige lourde qui tombent des sapins. Avec le sentiment de vivre une aventure unique, on reprend des forces pour basculer dans les frigorifiantes gorges de la Jonte, pour aborder les 6,5 km à 6 % de la côte du Maynial (874 m) pour atteindre le Causse Noir et le bourg de Veyreau. Stoïques dans les bourrasques, gendarmes et signaleurs gardent les carrefours jusqu’au dernier participant. Il n’y a d’ailleurs plus vraiment de groupe et tout le monde est éparpillé sur les plateaux.

Après une nouvelle descente détrempée périlleuse avec une portion en travaux, et un ressenti largement en-dessous de 0 degré, on parvient à La Roque-Sainte-Marguerite, au fond des gorges de la Dourbie. La quatrième et dernière difficulté consiste à attaquer la grimpée de Riou Sec (752 m), soit 6 km à 5,8 % en se faufilant entre la Corniche du Rajol et le célèbre chaos géologique de Montpellier-le-Vieux. L’ultime partie boisée et déserte continue de grimper à trois reprises, à négocier avec courage dans une étrange solitude, avant la délivrance de l’arche d’arrivée, salué par les encouragements du speaker et d’un maigre public de passionnés. Alors qu’il ne pleut plus, il ne reste plus ensuite, en roue libre ou presque ; qu’à fondre sur Millau en contrebas, pour déguster un bon aligot chaud.

Déjouant tous les pièges, c’est Élie De Carvalho (AVC Aix-en-Provence), âgé de 23 ans, qui s’impose devant son grand copain Sébastien Pillon (Toulouse Bike), qui fait partie de la nouvelle équipe de division nationale Occitanie Cyclisme. William Turnes (SMS Cyclo La Toussuire) prend la troisième place quelques instants plus tard. Chez les femmes, victoire d’Ofélie Tastavin (Vélo Club Salindres) devant Virginie Thévenot (Triathlon Sannois Franconville), Patricia Delarbre, Marion Villette (Cahors Cyclisme), Claire Pocard, Marjorie Bucciero. Au total, on ne relève que 115 classés. Jusqu’au bout de l’effort, certains vont passer près de 7 heures sur leur vélo.
 Résultats du grand parcours

Sur le petit parcours, 92 ont terminé l’épreuve, avec le succès en solitaire de David Roche (Vélo Club Maursois) devant Sébastien Berlier et Stephan Albespy (VC Rodez). Le podium féminin sacre Juliette Landon devant Eva Larré et Gaëlle Caccia.
 Résultats du petit parcours

Une journée fertile en émotions, qui restera gravée dans les mémoires, en attendant les deux prochaines éditions printanières autour de Millau, avec on le souhaite une météo plus clémente, tant le décor est grandiose et idéal à découvrir à vélo, en mode touriste ou cyclosportif, avec un choix unique de petites routes alternant vallées et ascensions. L’office de tourisme de Millau-Grands Causses propose d’ailleurs une pochette gratuite détaillant 12 itinéraires cyclo oscillant entre 54 et 134 kilomètres avec de 832 à 2 270 mètres de dénivelé, tous tracés autour de la cité millavoise.


 Vidéos souvenirs :
 Euro Cycle Festival 2018
 La course vue par Marion Vlilette
 Des conditions dantesques
 Album photo :
 90 images

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